Royal Boch était la dernière faïencerie en activité en Belgique. En avril 2011, la faillite a été prononcée mettant fin à plus de cent cinquante ans d'activité.
Si le patrimoine artistique de la faïencerie a souvent été valorisé, l'histoire et le quotidien des femmes et des hommes de la faïencerie sont peu connus.
En partenariat avec Kéramis, le futur musée de la céramique, le Carhop a voulu réaliser une série d'interviews afin de sauvegarder les savoir-faire menacés de disparition et la mémoire sociale de l'entreprise louvièroise.
Vingt-cinq interviews ont été collectées de 2010 à 2011. Elles donnent la parole aux acteurs de l'entreprise: ouvrier(ère)s, employé(e)s, syndicalistes... Leurs témoignages expliquent l'apprentissage des métiers de la faïencerie, les relations avec les collègues et la hiérarchie, les différents stades de production. Ils évoquent également les conditions de travail au sein de l'entreprise, les luttes sociales, les bas salaires, les faillites et restructurations...

Le témoin : Marie-Thérèse Mancini a travaillé une quarantaine d'années à la faïencerie Boch. Entrée adolescente au début des années septante, elle occupera principalement le poste de décoratrice à la main. Très vite, elle prendra part à l'action syndicale menée au sein de l'entreprise. Déléguée syndicale, elle se battra durant toute sa carrière pour les femmes du secteur vaisselle, majoritaires dans l'entreprise. Son combat s'est axé pour l'essentiel sur la dénonciation des bas salaires pratiqué par Royal Boch, l'amélioration des conditions de travail et plus tard, pour le maintien des acquis sociaux mis en péril par les différentes faillites et restructurations que l'usine connaitra à partir de 1985.

Pour aller plus loin : « Une carrière militante à la faïencerie Boch », www.carhop.be.
Extraits de l'interview de Marie-Thérèse Mancini

Dans ces quatre extraits, Marie-Thérèse Mancini parle de son arrivée en Belgique, de la production d'assiettes, des salaires et du syndicalisme au sein de l'entreprise.